L’histoire du RUGBY
Le Rugby : Une invention des temps préhistoriques (fake ! ;)
L’origine du rugby, un sport aujourd’hui mondialement reconnu, pourrait bien se situer bien plus tôt dans le passé que l’on ne le croit communément. Si les premières traces écrites font état de la naissance du rugby à la fin du XVIIIe siècle, certains éléments suggèrent que ses racines remontent à une époque bien antérieure, aux temps préhistoriques, là où les hommes commençaient à façonner leur civilisation à travers des jeux et des rituels.
L'étude des sociétés tribales préhistoriques nous montre que le jeu était une composante essentielle de la vie sociale. Loin d’être une simple activité récréative, il servait de terrain d’expression pour la jeunesse, de forme d'entraînement pour les guerriers, et même de moyen pour résoudre les conflits. Dans de nombreuses tribus, le "jeu de balle" représentait un moyen de renforcer la cohésion sociale et d’honorer les dieux, tout en affinant les compétences de chasseurs et de combattants. Il n'est donc pas exclu que, dans cette ère primitive, un jeu similaire au rugby ait vu le jour, bien avant l’invention des sports modernes.
Les fouilles archéologiques ont révélé que certaines sociétés primitives utilisaient des balles en peau d'animaux ou en matières végétales pour mener des jeux collectifs. Bien que les preuves directes soient rares, des dessins sur des parois de grottes découvertes en Europe et en Asie montrent des scènes où des individus semblent courir en portant des objets sphériques, souvent dans un cadre où l’aspect collectif et l’agilité physique sont mis en avant. Ces représentations pourraient bien indiquer des prémices de ce qui deviendra, bien plus tard, le rugby.
Il est intéressant de noter que, dans ces sociétés anciennes, les jeux impliquaient souvent une sorte de "capture du territoire" – une notion qui résonne étrangement avec le concept moderne du rugby, où deux équipes s'affrontent pour prendre possession du terrain adverse. Les premières formes de ces jeux préhistoriques n’étaient pas seulement ludiques mais possédaient également une dimension symbolique forte, destinée à forger le caractère des jeunes hommes et à affirmer leur place au sein de la tribu.
Les anciens récits oraux des cultures de l’hémisphère nord, notamment chez les Celtes et les peuples nordiques, font état de "sports de combat" où les individus s’affrontaient à coups de bâtons, de pierres ou d’autres objets. Ces compétitions avaient une finalité semblable à celle du rugby, puisqu’elles cherchaient à démontrer la force, la stratégie et la solidarité des participants. Même si le concept de "ballon" n'existait pas encore tel que nous le connaissons aujourd'hui, l’idée d’un jeu où l’on doit se déplacer rapidement pour contrôler un objet et le porter au-delà d’une ligne était déjà présente.
L’analogie entre ces jeux préhistoriques et le rugby moderne ne peut être ignorée. Tout comme dans les premières compétitions tribales, les règles primitives du rugby moderne reposent sur l’idée de maintenir une possession, de faire preuve de courage et de cohésion, et d’avancer ensemble vers un objectif commun, souvent symbolisé par la ligne d’en-but.
Il est donc possible de conjecturer que le rugby, loin d’être une invention des temps modernes, trouve ses racines dans les âges les plus reculés de l’humanité. Une forme d’expression sociale, un combat collectif pour la survie et l’honneur, où la force physique et la stratégie prenaient tout leur sens.
Ainsi, bien que l’invention du rugby soit officiellement attribuée à William Webb Ellis et à son audacieuse prise de balle à la Rugby School au XIXe siècle, l’âme du jeu pourrait bien avoir été forgée il y a plusieurs millénaires, dans les terres sauvages de la préhistoire, où l'homme, déjà, jouait pour se prouver et se lier.

L'histoire vraie est tout aussi intéressantes !
Ou comment un sport de gentlemen s’est transformé en combat de boue civilisé avec des crampons !
Aux origines : quand courir avec le ballon, c'était juste de la triche
Tout commence en 1823 à Rugby, en Angleterre (oui, le nom n’est pas un hasard), lorsqu’un certain William Webb Ellis décide que les règles du football sont trop chiantes. En pleine partie, il prend le ballon… et part en courant avec.
Les autres élèves hurlent à la triche. Lui appelle ça l’innovation. Et hop, le rugby est né !
Moralité : si tu ne veux pas suivre les règles, invente ton sport.
Un sport de gentlemen, mais seulement entre eux
Le rugby devient vite populaire dans les écoles anglaises. On dit alors que c’est un sport de brutes joué par des gentlemen — contrairement au football, qui serait un sport de gentlemen joué par des brutes.
La différence ? Au rugby, on te casse les côtes, mais on s’excuse en te servant le thé.
L’arrivée en France : du vin, des mêlées, et des baffes
Les Français découvrent le rugby vers la fin du XIXe siècle. Ils comprennent que c’est un jeu où on a le droit de plaquer un gars sans finir au commissariat.
Succès immédiat. On joue, on plaque, on se chamaille.
Et en 1906, première victoire contre les Anglais : c’est le début de plus d’un siècle de rivalité sportive… et capillaire.
Des règles compréhensibles (surtout par les extraterrestres)
La règle de base du rugby : on ne peut pas faire de passes en avant.
Autrement dit, on recule pour avancer, un concept très apprécié des administrations françaises.
Ajoutez à cela :
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Des touches où personne ne touche rien,
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Des mêlées où huit types se penchent en cercle comme s’ils cherchaient des lentilles,
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Et des coups de pied qui visent plus souvent les pigeons que les poteaux…
…et vous avez un jeu parfaitement logique. Si vous êtes un druide.
Le rugby moderne : plus de muscles, moins de dents
Aujourd’hui, le rugby est devenu un sport pro. Traduction :
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Les joueurs pèsent 120 kg,
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Courent le 100 mètres en 11 secondes,
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Et savent faire un selfie pendant une mêlée fermée.
Pendant ce temps-là, l’arbitre a un micro et dit "messieurs" même quand il s’apprête à expulser un joueur pour avoir transformé un adversaire en paillasson.
Pourquoi on aime ce sport malgré tout
Parce que :
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Y’a de la boue, du fair-play, et des chants de supporters enroués,
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Les troisièmes mi-temps sont plus longues que les premières,
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Et qu’au fond, le rugby, c’est juste une excuse pour plaquer ses potes sans remords, puis leur offrir une bière.
Avant le Rugby, la Soule !
La soule et le rugby : des origines communes, des chemins séparés
Le rugby, tel qu’on le connaît aujourd’hui, est né au XIXᵉ siècle en Angleterre, mais ses racines plongent dans des jeux bien plus anciens, notamment la soule. La soule (ou « sôle » selon les régions) était un sport populaire pratiqué dès le Moyen Âge dans de nombreuses régions de France, surtout en Normandie, en Bretagne, en Picardie et au Pays Basque.
La soule, qu’est-ce que c’était ?
La soule était un jeu collectif brutal, opposant souvent deux villages, deux quartiers ou deux paroisses. L’objectif était simple : transporter une grosse balle (appelée elle-même « soule ») jusqu’à un lieu précis — cela pouvait être la place de l’église, la porte d’un château, ou même un ruisseau. Parfois, il fallait simplement aller « le plus loin possible » chez l’adversaire. La soule était en cuir, garnie de paille, de son ou même de sciure. Elle pouvait peser de quelques centaines de grammes à plusieurs kilos selon les variantes locales.
Les règles… ou plutôt l’absence de règles
La soule se jouait sans arbitre, avec des règles floues connues de tous :
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toutes les parties du corps pouvaient être utilisées (y compris les pieds) ;
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les coups étaient tolérés mais pas les blessures graves (en théorie) ;
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le terrain n’était pas délimité — on jouait à travers champs, villages, haies, rivières, murs, parfois même en traversant des maisons.
Les matchs se déroulaient lors de fêtes religieuses, de mariages ou de grands événements locaux. Ils pouvaient durer plusieurs heures, voire plusieurs jours. Et surtout, il n’y avait pas de limite de joueurs : parfois, tout un village était sur le terrain.
Et le rugby dans tout ça ?
Au XIXᵉ siècle, en Angleterre, des jeux comparables (comme le mob football) évoluent vers des pratiques plus codifiées. Le rugby, en particulier, est né à Rugby School, avec un ballon ovale et des règles précises :
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un nombre fixe de joueurs (15 en rugby à XV) ;
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un terrain délimité et des lignes claires ;
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des points marqués par des essais, transformations, pénalités et drops ;
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un arbitrage pour encadrer le jeu et limiter la violence.
Le rugby conserve pourtant l’esprit de la soule : le contact, la conquête de terrain, l’affrontement collectif et la convivialité. Mais il canalise cette énergie avec des règles précises, pour transformer un chaos joyeux en sport stratégique.
Les principales différences entre la soule et le rugby
La Soule
Terrain libre
Nombre illimité de joueurs
Pas d’arbitre
Objectif variable selon les villages (lieu symbolique)
Soule en cuir, paille ou bois
Très violent, souvent sans limite
Joué à l’occasion des fêtes
Le Rugby
Terrain délimité, lignes claires
15 (ou 13 selon la variante)
Arbitre + assistants
Objectif fixe (marquer des essais et des points)
Ballon ovale en cuir ou matière synthétique
Contact contrôlé, gestes sanctionnés
Joué en compétition régulière
Aujourd’hui, dans certains villages (notamment en Normandie et au Pays Basque), des reconstitutions ou des parties de soule sont encore organisées, mais elles sont devenues des spectacles festifs. Le rugby, lui, a conquis le monde, mais il garde ce vieux parfum d’affrontement collectif hérité de la soule : on se bat, on lutte, mais au bout du compte, c’est toujours pour célébrer ensemble.
Webb Ellis un précurseur
Il était une fois, en 1823, dans un petit village anglais du nom de Rugby, un garçon nommé William Webb Ellis. Il n'était ni plus ni moins qu'un jeune homme dynamique, curieux, et légèrement rebelle. Le Rugby School, un établissement prestigieux où il était élève, était un endroit d’apprentissage rigide et discipliné. Mais William, plutôt que de se contenter des règles sévères du football traditionnel de l'époque, rêvait de nouvelles aventures.
Un après-midi, alors que les élèves se retrouvaient pour une partie de football, un événement inattendu se produisit. Le jeu était au point mort, les joueurs courant après le ballon, mais incapables de marquer. Les règles strictes interdisant d’utiliser les mains semblaient contraindre l’imagination de tous. Alors qu’un ballon s’échappa des pieds d’un joueur et roula dans sa direction, William, dans un élan de courage ou de folie, saisit la balle à pleine main. Sans un regard pour les règles, il se mit à courir à toute vitesse, esquivant les adversaires, sa silhouette rapide et déterminée coupant à travers le champ.
Un cri jaillit alors, à la fois d’étonnement et de défi : "Pourquoi ne pas courir avec le ballon ?"
Les autres élèves, d’abord stupéfaits, se lancèrent alors dans une course effrénée derrière lui. En quelques minutes, un nouveau jeu naissait, un jeu qui brisait les anciennes conventions et faisait appel à la liberté, à la stratégie et à l’endurance. Le ballon, entre les mains de chaque joueur, devenait une arme, une opportunité de briser les frontières de l’ancien monde du football. Le rugby venait de naître.
À partir de ce jour-là, l’école de Rugby adopta cette nouvelle manière de jouer, et William Webb Ellis, bien qu’il n’ait jamais cherché la gloire, devint un héros sans le savoir. Il n’avait fait qu’une chose : oser briser les chaînes des règles et inventer un jeu où la passion et l’instinct pouvaient s’exprimer.
Le Rugby se répandit au-delà de ces terres anglaises, traversant les océans, conquérant des nations. De cette première étincelle d’audace, naquit un sport qui réunirait des hommes et des femmes, de toutes cultures et origines, dans une communion de valeurs : la solidarité, l’honneur et la fraternité.
Ainsi, William Webb Ellis n’était pas seulement un simple élève : il était un créateur, un visionnaire, celui qui, en un instant de rébellion, offrit au monde un sport qui, encore aujourd’hui, incarne l’esprit de l'aventure.
Le Premier match de l'équipe de France
Des joueurs venus de partout
La sélection rassemblait des profils très variés :
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Marcel Communeau, capitaine et figure emblématique du Stade Français, déjà une légende.
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André Vergès, demi d’ouverture redouté.
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Pierre Mounicq, surnommé “le Gaillard basque”, rugueux et spectaculaire.
Des moustaches fièrement portées
Regardez bien la photo : presque tous les joueurs arboraient de magnifiques moustaches, symbole de virilité et de distinction. C’était la marque de fabrique du sportif de l’époque.
Un match sous tension
Le public parisien était fasciné par ces “hommes en noir” néo-zélandais, dont la haka avant-match impressionnait déjà. Les Français, eux, découvraient ce rugby rapide et collectif, loin du style plus individuel pratiqué dans l’hexagone.

1er janvier 1906 — Paris, Parc des Princes
Le ciel gris de Paris pèse sur les tribunes en bois du Parc des Princes. Un froid vif picote les joues des spectateurs, mais personne ne s’en soucie : on attend l’événement.
Pour la première fois, l’équipe de France de rugby s’apprête à défier les mystérieux et redoutés All Blacks de Nouvelle-Zélande, en tournée européenne. Dans les vestiaires français, l’ambiance est fébrile. Les vingt joueurs enfilent leurs maillots immaculés, ornés des deux anneaux de l’USFSA. Aucun coq, aucun sponsor. Juste le blanc, symbole d’un rugby encore jeune, encore amateur.
Marcel Communeau, capitaine et âme de l’équipe, rassure ses coéquipiers :
« Messieurs, aujourd’hui, nous écrivons l’histoire. Peu importe le score, montrons-leur ce qu’est le cœur français ! »
Dehors, le terrain est lourd, détrempé par la pluie de la veille. Les All Blacks, en noir intégral, entrent en file. Puis soudain, le silence tombe. Un cri rauque monte du sol, les Néo-Zélandais frappent des mains, piétinent, chantent. Le haka fige les Français. Certains déglutissent, d’autres se raidissent. C’est un choc culturel : jamais on n’a vu ça en Europe.
Le coup de sifflet retentit. Dès les premières minutes, le ton est donné. Les Néo-Zélandais filent comme des flèches, passent, plaquent, relancent. Les Français tentent de s’accrocher, multiplient les plaquages courageux. Communeau harangue ses troupes, André Vergès tente des relances au pied, mais rien n’y fait. À la mi-temps, le score est lourd.
Mais le public parisien, séduit par le panache, applaudit à chaque belle action française. Et enfin, sur une mêlée acharnée, la France arrache un essai. Les tribunes explosent. Communeau lève les bras, moustache en bataille, le regard fier. Peu importe la défaite annoncée : l’honneur est sauf.
À la fin du match, les joueurs échangent poignées de main et sourires fatigués. La France s’incline 38 à 8, mais une chose est sûre : ce jour-là, sous le ciel gris, le rugby français est né.